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qui vous soit nuisible, tâchez de vous en déshabituer peu à peu ; mais si ce changement vous nuit, revenez à vos premières habitudes ; car il vous seroit très difficile de bien distinguer ce qui est généralement salutaire, de ce qui ne convient qu’à votre constitution individuelle. Avoir l’esprit libre et l’humeur enjouée, aux heures des repas et du sommeil, est un des préceptes dont la pratique contribue le plus à la prolongation de la vie. Quant aux passions et aux affections de l’âme, évitez avec soin l’envie, les craintes accompagnées d’anxiétés, la rancune, les afflictions profondes, les occupations qui exigent des recherches subtiles, épineuses, contentieuses, etc. les joies immodérées, la tristesse concentrée et sans communication : nourrissez en vous l’espérance et la bonne humeur, plutôt que la joie excessive ; variez vos plaisirs, au lieu de vous en rassasier ; excitez fréquemment en vous le sentiment de l’admiration et de la surprise, par le moyen de la nouveauté ; préférez