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sure que vous avancez en âge, que la diminution de vos forces exige des ménagemens, et ne vous permet plus de faire les mêmes choses ; car on ne brave pas impunément la vieillesse. Ne faites aucun changement subit dans les parties essentielles de votre régime ; et si la nécessité vous y oblige, ayez soin d’y approprier tout le reste de votre manière de vivre[1] ; car une maxime un peu mystérieuse, et qui n’en est pas moins vraie, c’est celle-ci : dans le corps humain, ainsi que dans le corps politique, un grand nombre de changemens faits tous à la fois, sont moins dangereux qu’un seul, s’il est considérable. Ainsi, examinez toutes les différentes parties de votre régime, comme alimens, sommeils, exercices, vêtemens, logemens, etc. et si vous y trouvez quelque chose

  1. Ces trois choses, les alimens, les exercices et le sommeil, doivent toujours être proportionnées les unes aux autres, et l’on ne doit jamais en augmenter ou en diminuer une, sans augmenter ou diminuer proportionnellement les deux autres.