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XXVII. De l’amitié.

Un homme qui se plaît dans la solitude, est ou une bête sauvage, ou un Dieu. Celui qui parloit ainsi ne pouvoir réunir en moins de mots, plus de vérités et d’erreurs. Car, en premier lieu,

    d’un charlatan froid, d’un druide, d’un prêtre (chinois), est de ne rien faire et de paroître tout faire, de tracasser les hommes laborieux, pour paroître plus occupés que ceux qui travaillent, et de bourdonner autour des abeilles, avant de s’emparer de leur miel. Mais l’excuse naturelle de cet infortuné est cette paresse incurable qui l’a condamné pour toujours à faire un si honteux métier, et à ne vivre que d’apparence. Car tout homme qui ne sème point, moissonne dans le champ d’autrui ; ceux qui ne travaillent point, vivent aux dépens de ceux qui travaillent ; et quand on ne sait pas s’amuser à bien faire, on se désennuie à mal faite. Au reste, la plupart des hommes ayant été élevés par d’hypocrites fainéans, il n’est pas étonnant que les hommes de ce caractère soient si communs. Les instituteurs se sont, pour ainsi dire, greffés eux-mêmes sur toute l’espèce humaine.