Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/255

Cette page n’a pas encore été corrigée

car on sait que ceux qui les premiers ont illustré leurs familles, sont ordinairement plus dignes de cette illustration que

    prit : et si l’on aide les autres à satisfaire leurs besoins, c’est pour satisfaire actuellement, ou dans un autre temps, ses propres besoins. Ainsi, celui qui ne s’occupe que des autres, est une dupe ; celui qui ne s’occupe que de lui-même, est un fripon ; et à la longue il est dupe de son propre égoïsme. Mais celui qui, s’occupant toujours et des autres et de lui-même, sème son propre bonheur dans celui des autres, et celui des autres dans le sien, est l’homme tout à la fois juste et prudent ; c’est l’homme complet.

    Ajoutez à ce motif ei clair, si sensible et si solide, cet amour machinal que la nature inspire à l’homme pour tout animal d’une forme semblable à la sienne ;

    La tendre commisération qui le force à s’identifier avec l’homme souffrant, et à le secourir ;

    Ce plaisir qu’éprouve un homme expansif et généreux, en faisant rayonner sur le visage d’un infortuné une douce joie qui reflue dans son propre cœur.

    Ajoutez encore l’amour de la belle gloire, et l’estime expansive des gens de bien ;

    Le plaisir d’influer sur les autres hommes, de leur communiquer ses pensées, ses sentimens, ses