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1°. Elle nous donne à entendre qu’il doit y proposer toutes les affaires importantes ; ce qui répond à la première conception et à la première grossesse. En second lieu, quand les matières ayant été discutées, digérées, et, en quelque manière, couvées dans le sein de son conseil, sont en état d’être mises au jour, il ne doit pas permettre à ce conseil de passer outre, ni souffrir qu’il s’attribue à lui-même la décision, en la publiant en son propre nom, et comme de sa seule autorité. Il faut, au contraire, que le prince évoque à lui l’affaire en totalité, afin que la nation soit persuadée que tous les édits et les statuts (qu’on peut alors comparer à Pallas armée, parce qu’ils sont prononcés avec toute la maturité, la prudence et l’autorité nécessaires) ; que ces statuts, dis-je, émanent uniquement du chef suprême, et non-seulement qu’ils procèdent de son autorité (ce qui seroit suffisant pour montrer sa puissance, et insuffisant pour augmenter ou soutenir sa réputation),