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Louis Sforce, duc de Milan ; ligue qui, suivant Guichardin, fut la sauve-garde et le salut de l’Italie.

Quelques scholastiques prétendent qu’il n’est permis de faire la guerre qu’après une injure reçue et une provocation manifeste. Mais nous pouvons renvoyer cette prétendue règle aux moines casuistes ; car la crainte fondée d’un péril imminent est une cause légitime guerre. Il est permis de prévenir le coup dont on est menacé, et de l’éviter en frappant le premier[1].

  1. Il est évident pour tout moine valétudinaire, qu’un individu, après avoir reçu un soufflet, doit tendre l’autre joue pour en recevoir vingt autres, comme il est juste ; mais, non-seulement le corps politique n’est pas obligé de tendre l’autre joue, mais il a droit de donner un soufflet, de peur d’en recevoir un. Les hommes ont beau réclamer les loix de la justice et entasser de belles maximes, quand ils sont les plus foibles, la nature qui fait entrer dans son plan les puissances destructives, ainsi que les puissances productives, parce qu’elle ne peut former de nouveaux composés, qu’avec les débris de ceux qu’elle a détruits, se riant de