Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/202

Cette page n’a pas encore été corrigée

luste), c’est d’avoir en même temps des volontés contradictoires ; c’est là le solécisme le plus fréquent du souverain : il ne peut souffrir l’exécution de l’ordre qu’il vient de donner lui-même ; il veut la fin et ne peut endurer le moyen.

Les rois ont des relations nécessaires avec leurs voisins, avec leurs épouses et leurs enfans ; avec le clergé, la haute noblesse et celle du second ordre, ou les simples gentilshommes ; avec les commerçans, avec le peuple des classes inférieures, avec les troupes, etc. sans un peu de vigilance et de circonspection, ce sont là autant d’ennemis.

À l’égard de leurs voisins, les circonstances et les situations sont tellement diversifiées, qu’il est impossible de donner des règles générales sur ce point, sinon une seule qui est utile dans tous les cas, et qu’il ne faut jamais perdre de vue, la voici : ayez sans cesse les yeux ouverts sur vos voisins, et n’épargnez aucun moyen pour les empêcher de s’agrandir, de devenir plus puissans, et de se