ses aventures à tout propos ; qu’il vive et se présente de manière qu’on voie clairement qu’il n’a pas abandonné les manières, les coutumes et les mœurs de son pays, pour faire parade de celles des étrangers ; mais que de tout ce qu’il a pu apprendre dans ses voyages, il n’a cueilli que la fleur, pour la transporter dans les usages et les manières de son pays.
Est-il un état plus malheureux que celui du mortel qui n’a presque rien à désirer, et presque tout à craindre ! Tel est pourtant le sort le plus ordinaire des souverains. Ils sont si élevés au dessus des autres hommes, qu’il ne reste presque plus rien au dessus d’eux et à quoi ils puissent aspirer : aussi leur âme est-elle perpétuellement livrée à la langueur, à l’ennui, et au dégoût[1]. Ils sont as-
- ↑ De ce vuide qui est dans leur âme, et qu’il faut remplir par des amusemens dispendieux, vient le vuide qui se fait dans leur trésor, et d’où ré-