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sens ; l’affectation d’une sainteté toute extérieure et toute pharisaïque : une vénération excessive pour les traditions : ce qui surcharge et complique d’autant la doctrine de l’église ; le manège des prélats pour augmenter leurs richesses et leur prérogative ; trop de facilité à se prêter aux bonnes intentions et aux vues pieuses, ce qui donne entrée aux innovations dans la doctrine et la discipline ; la manie d’attribuer à la divinité les nécessités, les facultés et les passions humaines, en assimilant Dieu à l’homme ; ce qui mêle à la vraie doctrine une infinité d’opinions fantastiques ; enfin, les temps de barbarie, sur-tout si les peuples sont alors affligés de désastres et de calamités. La superstition, lorsqu’elle se montre sans voile, est un objet difforme et ridicule ; car, de même que la ressemblance du singe avec l’homme augmente la laideur naturelle de cet animal, de même la fausse ressemblance de la superstition avec la religion ne rend la première que plus hideuse ; et de mê-