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expliquer les phénomènes célestes, quoi qu’ils sussent fort bien que rien de tout cela n’existoit réellement. Les scholastiques, à leur exemple, ont inventé des principes très subtils et des théorèmes fort compliqués, pour motiver ou expliquer la pratique et les usages de l’église.

Les causes les plus ordinaires de la superstition sont ces rites et les cérémonies destinées à flatter la vue et les autres

    pos de charité. Je ne hazarderai point ici de règle générale, mais voici le résultat de mes propres observations. Plus on trouve de foi dans un pays, moins on y trouve de bonne-foi. En doutez-vous ? Voyagez un peu lentement depuis la mer baltique jusqu’aux extrémités méridionales de l’Italie et de la Sicile, en franchissant la Hollande, vous verrez la foi aller toujours en augmentant, et la bonne-foi en diminuant : ce qui sembleroit prouver que cette foi n’est qu’un prétexte ; qu’il y a sur la terre beaucoup de religions et très peu de religion. Il est vrai que la pléthore est proportionnelle à la chaleur du climat, et que la foi est, toutes choses égales, proportionnelle à la pléthore.