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théisme est plus sur les lèvres qu’au fond du cœur, c’est de voir que les athées aiment tant à parler de leur opinion : comme s’ils cherchoient à s’appuyer de l’approbation des autres, pour s’y fortifier. On en voit même qui veulent se faire des prosélytes, et qui prêchent leur opinion avec autant d’enthousiasme et de fanatisme que des sectaires ; en un mot, l’athéisme a ses missionnaires, ainsi que la religion : que dis-je ? il a même ses martyrs, qui aiment mieux subir le plus affreux supplice que de se rétracter[1]. S’ils étoient vraiment

    roient bien, à leur insu, n’en avoir pas de meilleure preuve que cette nécessité même. Aussi l’intérêt que les athées croient avoir à la non-existence de Dieu, ne prouve pas plus qu’il existe, que l’intérêt que les théistes croient avoir à son existence ne prouve qu’il n’existe point ; et l’inconvénient de tout argument fondé, comme celui-ci, sur des personnalités, est qu’on peut toujours le rétorquer contre ceux qui en abusent.

  1. Si tous ces signes sont communs aux athées et aux théistes, ils ne prouvent donc rien, ni pour