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XVI. De l’athéisme.

J’aimerois mieux croire toutes les fables de la Légende, du Thalmud et de l’Alcoran, que de croire que cette grande machine de l’univers, où je vois un

    ce n’est pas la crainte qui vous a obligé de céder ; et la déférence que vous aurez eue pour ses justes désirs prouveront que vous n’aviez pas rassemblé ces forces pour l’opprimer, mais seulement pour le contenir, pour l’empêcher de se nuire à lui-même, en suivant sa propre impulsion ou celle des chefs factieux ; et pour ne pas vous avilir, en lui cédant. Ces trois actes réunis prouveront que, ayant tout à la fois la force et la justice, vous êtes trop juste pour abuser de vos avantages quand vous êtes le plus fort, et qu’ił peut sans danger vous confier toute sa force ; en un mot, que vous avez de la générosité, vraie base de toute autorité légitime. Car, sans la sévérité, la douceur dégénère en foiblesse qui n’inspire que le mépris, et relâche le doux lien formé par l’amour ; et sans la douceur, la sévérité dégénère en tyrannie qui n’inspire que la haine, et renverse en peu d’heures l’édifice qu’un siècle de modération a élevé ; mais la douceur et la sévérité employées tour à tour, et habilement tempérées l’une par l’autre,