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compenses et des loix impartiales, tout ce qui tend à la perfection de l’agricul-

    répandu dans toutes les classes, les délinquant sont en si grand nombre, qu’on ne trouverait plus personne pour les punir ; où une multitude immense de familles honnêtes et laborieuses vivent du travail dont ce luxe est le produit ; où il fait une grande partie du commerce intérieur et extérieur ; où la vente du produit brut, manufacturé par les artisnns ou les artistes de luxe, et celle des denrées ou autres matières nécessaires pour les nourrir, les vêtir, les loger, etc. est nécessaire à la subsistance des cultivateurs mêmes, et de tous ceux qui fournissent ces matières premières. Des loix somptuaires, en tout pays très avancé dans la civilisation, seraient un immense assassinat, si un cri universel d’indignation ne les faisoit rentrer à l’instant dans le porte-feuille du moine qui les aurait conseillées. La plupart des politiques qui ont voulu traiter ce sujet (sans en excepter J. J. lui-même), ne l’ont vu que de profil. Le luxe est certainement le plus grand de tous les maux, puisqu’il nous fait abandonner le bon pour courir au beau, ou plutôt au joli, au rare, etc. et qu’en décorant un sot ou un fripon, il lui donne le pas sur l’homme vertueux et l’homme de génie. Mais ce fléau est devenu un mal nécessaire, c’est une