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avènement, ne trouvera plus de bonne foi sur la terre.

II. De la mort.

Les hommes craignent la mort, comme les enfans craignent les ténèbres ; et, ce qui renforce l’analogie, les terreurs de la première espèce sont aussi augmentées dans les hommes faits, par ces contes effrayans dont on les berce[1]. et

    per un homme de cette manière, c’est lui dire qu’on le range dans la classe des femmes ou des enfans ; qu’à titre de supérieur, on lui donne une petite correction ; qu’on ne le craint point du tout, qu’en conséquence il a tout à craindre, ce qui est lui apprendre une fort mauvaise nouvelle ; et un soufflet en réponse à un démenti équivaut à ces paroles : tu m’as cru foible, mais je te prouve que tu es plus foible que moi. Au lieu qu’un coup de poing qui jette une douzaine de dents hors de la bouche, est un genre de ménagement qui annonce à celui qui reçoit cette preuve d’estime, qu’on le croit fort : nouvelle plus agréable que l’autre, et qui le seroit peut-être encore davantage, si on l’apprenoit par une autre voie.

  1. Je prie le lecteur de fixer son attention sur