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cause matérielle de sédition dont noua parlions plus haut, je veux dire la pauvreté, la disette qui se fait sentir dans un état. Or, les moyens qui peuvent mener à ce but, sont de dégager toutes les routes du commerce, de lui en ouvrir de nouvelles, et d’en bien régler la balance[1] ; d’encourager les manufactures

  1. La balance du commerce est le trébuchet de la sottise. Smith a démontré que l’intérêt même des vendeurs et des acheteurs, lorsque le commerce est libre, y établit et y entretient naturellement l’équilibre, et que tout gouvernement sottement tracassier qui veut toucher à cette balance pour la régler, la fait tôt ou tard trébucher au désavantage de l’état ; que le seul vrai secours qu’il puisse donner au commerce, c’est de faire des chemins, des ponts, des ports, des canaux, etc. et des loix sévères pour assurer les traités de cette espèce. La démonstration détaillée de ces deux propositions exigeroit deux volumes aussi gros que les nôtres ; mais en voici la substance : quand une denrée est rare et chère dans un lieu où le commerce jouit de la liberté physique, civile et politique, et qui a de quoi l’acheter, les vendeurs accourent, la rendent commune et en font baisser