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ses sujets, se livre trop à l’un des deux partis, et se penche excessivement à droite ou à gauche, il en est de son gouvernement comme d’un bateau qui, étant trop chargé d’un côté, finit par chavirer ; c’est une vérité qu’apprit, à ses dépens, Henri III, roi de France ; car il ne se joignit d’abord à la ligue que pour abattre plus aisément les protestans ; mais ensuite cette ligue même se tourna contre lui[1]. Lorsque, dans la défense d’une cause, l’autorité royale

  1. Cette cause n’étoit pas la seule : la plupart des insurrections sont provoquées par quelques exemples en ce genre, comme on peut s’en assurer en comparant successivement ensemble les suivantes : 1°. celle de Luther et des Protestans d’Allemagne ; 2°. celle des Protestans de France ; 3°. celle des Provinces-Unies ; 4°. celle de l’Angleterre ; 5°. celle qui eut lieu en France sous la minorité de Louis XIV ; 6°. celle de nos parlemens en 1771 ; 7°. celle de l’Amérique septentrionale ; 8°. la notre, en 1789 ; 9°, celles des États d’Italie (y compris Venise), de la Suisse, etc.