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ne se faisoient entendre qu’après que la sédition est passée, et n’en étoient que les restes : mais la vérité est qu’ils en sont ordinairement le prélude. Quoi qu’il en soit, le poëte observe judicieusement qu’il n’y a d’autre différence entre les séditions et les bruits séditieux, que celle qui se trouve entre le frère et la sœur, entre le mâle et la femelle ; sur-tout lorsque le mécontentement général est porté au point que les plus justes et les plus sages opérations du gouvernement, et celles qui devroient le plus contenter le peuple, sont prises en mauvaise part, et malignement interprétées ; ce qui montre que ce mécontentement est à son comble, comme l’observe Tacite, lorsqu’il dit : le mécontentement public est si grand, qu’on lui reproche également et le bien et le mal qu’il fait. Mais, de ce que ces bruits dont nous parlons sont un présage de troubles, il ne s’ensuit point du tout qu’en prenant des mesures très sévères pour les faire cesser, on préviendroit ces troubles : car