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rence toutefois que, dans la première de ces deux observations, il ne s’agit que de la capacité pour le commandement ; au lieu que l’autre regarde les mœurs et le caractère. En effet, la grandeur d’âme d’un personnage que les honneurs et les dignités ont rendu meilleur, ne peut être douteuse, et un tel changement est le signe le plus certain de l’élévation de ses sentimens ; car, de même qu’au physique, les corps qui se trouvent hors de leur lieu naturel, s’y portent avec violernce, et lorsqu’ils y sont arrivés, demeurent en repos ; tant que la vertu aspire aux honneurs qui lui sont dus, elle est dans un état violent ; mais lorsqu’elle est parvenue à ce poste élevé auquel elle aspiroit, alors se trouvant à sa place, elle est calme et tranquille.

On ne inonte aux grandes places que par un escalier tournant, et si l’on trouve des factions sur son chemin, il faut se pencher (se porter) un peu d’un côté en montant ; nais lorsqu’on est en haut, il faut rester au milieu, se tenir droit et garder l’équilibre.