Page:Bacon - Œuvres, tome 12.djvu/106

Cette page n’a pas encore été corrigée

de n’avoir pas même la volonté de faire le mal, ce qui en approche le plus, c’est de n’en avoir pas le pouvoir. Mais toute notre ambition, en aspirant à une grande autorité, doit être seulement d’acquérir le pouvoir de faire le bien. Car de bonnes intentions, quoique fort agréables à Dieu, ne paroissent aux autres hommes que de beaux rêves, quand on ne les réalise point ; or, on ne peut les réaliser qu’à l’aide d’un pouvoir très étendu et d’un poste très élevé qui commande, pour ainsi dire, toute la place.

Les mérites et les bonnes œuvres doivent être la fin dernière de toutes les actions humaines ; et la conscience du bien qu’on a fait, est pour l’homme le parfait repos : car, si l’homme participe aux travaux de la divinité, il doit aussi participer à son repos. Et il est dit que Dieu considérant les œuvres de ses mains, vit que tout ce qu’il avoit fait étoit bon, et qu’ensuite il se reposa.

Dans l’exercice de votre charge, ayez toujours devant les yeux les meilleurs