Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/66

Cette page n’a pas encore été corrigée

DIRECTION.

On n’a pas encore fait jusqu’ici assez d’observations sur ces vents familiers aux différentes contrées ; observations pourtant qui, étant bien faites et suffisamment multipliées, auroient pu conduire à une infinité de conséquences et d’applications utiles ; en voici une de ce genre. J’ai connu un négociant, homme instruit et prudent, qui avoit conduit une petite colonie dans l’île de Terre-Neuve, où il avoit hiverné : comme je lui demandois un jour pourquoi le froid étoit si grand dans cette île, quoique le climat en fût par lui-même assez doux ; il me fit cette réponse : « Le fait est un peu exagéré ; quant à ce qu’il a de réel, ce grand froid peut être attribué à deux causes ; l’une est cette multitude immense de glaces énormes que les vents et les courans portent de la mer glaciale dans ce parage[1]. »

  1. Dans mon voyage à Terre-Neuve en 1771, nous trouvâmes le commencement de la banquise