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et l’étendant hors de la litière, il bénissoit le peuple par-tout où il passoit, mais en silence. On ne voyoit dans cette entrée ni tumulte, ni confusion. La litière et tout le cortège trouvoient partout le passage parfaitement libre, Le peuple, qui affluoit sur toutes les places et dans toutes les rues, s’y trouvoit rangé avec autant d’ordre qu’une armée en bataille : ceux mêmes d’entre les spectateurs qui se tenoient aux fenêtres, y avoient un maintien décent et respectueux ; chacun sembloit être à son poste.

Lorsque l’entrée fut finie, le Juif me dit : « je n’aurai pas le plaisir de vous voir ces jours-ci comme à l’ordinaire, et comme je le souhaiterois ; le gouvernement de cette ville m’ayant donné une fonction qui m’obligera de me tenir continuellement près de ce grand personnage, » Trois jours après, étant venu me retrouver, il me dit :« vous êtes plus heureux que vous ne pouviez l’espérer ; le membre de l’institut de Salomon ayant appris votre arrivée ici, m’a chargé de