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dant à ce but, sans avoir pris, pour se connoître, au moins un mois, à dater de leur première entrevue. Lorsque deux personnes se marient sans le consentement de leurs parens, leur coutume n’est point de rompre ce mariage, on ne les punit que dans leurs héritiers ; les enfans provenus d’un tel mariage, n’héritant que du tiers des biens de leurs parens[1]. J’ai lu, dans les écrits d’un de vos philosophes, la description d’une république imaginaire[2], où les deux futurs, avant de contracter ensemble l’union indissoluble, ont permission de se voir l’un et

  1. C’est-à-dire, qu’au lieu de punir le père et la mère qui ont fait la sottise on punit les enfans qui ne l’ont pas faite, comme il est juste, à cause du péché originel. Observez de plus que ces jeunes-gens au moment où ils commettent cette faute, n’ayant pas encore eu d’enfans, n’ont pas encore ressenti cette tendresse qui auroit pu leur servir de frein.
  2. Platon n’a jamais en le projet d’une telle république dans un livre qui porte ce nom, il a dit : cherchons le plus haut degré de perfection,