Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/446

Cette page n’a pas encore été corrigée

me et de la femme, qui fut, à l’origine des choses, la véritable fin de l’instution du mariage ; et il ne se peut que des hommes qui ont consumé la plus grande partie de leurs forces dans des jouissantes si honteuses, et dont la substance est déjà corrompue, attachent beaucoup de prix au bonheur d’avoir une postérité, et aient autant de tendresse pour leurs enfans (qui sont une émanation de cette substance dépravée), que des hommes qui, en vivant chastement, ont conservé toute leur vigueur, en ont pour les leurs. Mais le mariage est-il du moins un remède tardif à ces désordres, comme il doit en être un, s’il est vrai que ce soit par une nécessité réelle qu’on les tolère ? Point du tout ; ces désordres, même après le mariage, subsistent, pour lui faire une sorte d’affront, Le commerce criminel et honteux avec des prostituées, on ne le punit pas plus dans les gens mariés que dans les célibataires. Un goût dépravé pour le changement et pour les caresses étudiées des courtisanes, qui