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marient, la plupart encore prennent-ils fort tard ce parti[1] ; ils attendent, pour s’imposer ce joug, que leur première vigueur soit épuisée, et que la fleur de leur jeunesse soit flétrie ; encore, lorsqu’ils prennent enfin une épouse, qu’est-ce au fond qu’un tel mariage, sinon une sorte de trafic, ou de marché, où l’on n’envisage que la dot et la fortune, ou le crédit de ceux auxquels on s’allie, et la considération qu’on peut acquérir soi-même par ce moyen ? vues intéressées auxquelles se joint tout au plus quelque désir d’avoir des héritiers ; désir toutefois si foible, qu’il approche fort de l’indifférence ; toutes vues, toutes fins bien opposées à cette union si sainte de l’hom-

  1. Ce n’est qu’une exagération ; et il semble que notre chancelier ait passé sa vie entière dans un couvent, On voit en effet un assez grand nombre de célibataires parmi les rentiers, Les ecclésiastiques, les laquais et les soldats ; mais parmi les cultivateurs, les artisans et les commerçans, c’est-à-dire, dans la classe la plus nombreuse et la plus utile, on en voit fort peu.