Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/44

Cette page n’a pas encore été corrigée

d’autant moins étonnant, qu’ils regardoient toutes ces contrées situées entre les tropiques, comme inhabitables, et comme occupées par une sorte de chaos.

1. On s’est assuré par une infinité d’observations, que tous les navigateurs qui cinglent entre les deux tropiques, dans une mer libre, y trouvent un vent constant et perpétuel, auquel les marins donnent le nom de brise, et qui souffle d’orient en occident[1] ; quoique ce vent ne soit pas très fort, il ne laisse pas d’avoir assez de force pour que son impulsion même, jointe à celle des courans dont il détermine la direction, mette ceux qui vont au Pérou, dans l’impossibilité de revenir par la même route.

2. Dans les mers de l’Europe, lorsque le temps étant très serein et très sec, au-

  1. Il est quelquefois interrompu par des calmes ou des orages ; et d’ailleurs il varie un peu dans les deux hémisphères ; savoir, au nord de la ligne, depuis l’est jusqu’au nord-est et au sud de la ligne, depuis l’est jusqu’au sud-est.