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dignes de notre attention, et qui nous paroissoient toujours nouveaux. Certes, s’il est un pays qui mérite de fixer les regards d’un observateur, c’est celui où nous étions alors. Un jour deux d’entre nous furent invités à voir une fête, appelée dans la langue du pays la fête de la famille ; fête où tout respire la piété la plus tendre, les plus doux sentimens de la nature, et la bonté intime qui fait le vrai caractère de cette heureuse nation. Voici quels sont le sujet et la forme de cette auguste cérémonie : tout homme qui vit assez long-temps pour voir trente individus, tous issus de lui, tous vivans, et tous au dessus de l’âge de trois ans, a droit de donner cette fête, dont le trésor public doit faire tous les frais. Deux jours avant cette fête, le père, ou le chef de la famille, appelé, dans la langue du pays, le Tirsan, invite trois de ses amis, à son choix, à le venir trouver. Le gouverneur de la ville, du bourg, en un mot, du lieu où la fête doit être célébrée, l’honore aussi de sa présence ; et