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lui, voyant que nous avions encore quelque chose à lui dire, et que nous avions quelque peine à trouver des expressions, il nous tira d’affaire en nous faisant d’obligeantes questions sur notre voyage, sur nos intérêts, sur nos desseins. Il finit par nous conseiller amicalement de délibérer entre nous, pour déterminer nous-mêmes le temps de notre séjour dans l’île. Il ajouta que nous ne devions avoir aucune inquiétude à ce sujet, et qu’il se flattoit d’obtenir pour nous, du gouvernement, tout le temps que nous pourrions souhaiter : alors nous nous levâmes tous, et nous nous avançâmes pour baiser le pan de sa robe ; mais il ne voulut pas le souffrir, et aussi-tôt il prit congé de nous. Quand nos gens apprirent que l’état donnoit un traitement fort avantageux à ceux d’entre les étrangers qui vouloient rester dans l’île, et s’y établir, il ne fut pas facile de les engager à avoir encore soin du vaisseau ; ils vouloient tous aller, sur-le-champ, trouver les magistrats de cette ville, pour leur demander l’établisse-