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deux vaisseaux, après avoir mis à terre les six missionnaires, reviendroient aussi-tôt, et que ces personnages demeureroient dans les pays étrangers jusqu’à ce ce que six autres vinssent les relever ;

    me. Tout peuple, ou tout individu qui commerce avec un autre, et qui tire de lui des choses utiles, lui doit un équivalent ; s’il s’attribue à lui seul tout le profit, il fait un commerce injuste : quand on reçoit, il faut donner, sous peine d’être un mendiant ou un fripon. D’après les grandes choses qu’a déjà faites cette généreuse nation dont j’ai l’honneur d’être membre, je ne doute point que, dans un temps de plus grande prospérité, elle n’envoie exprès des vaisseaux, en partie montés par des hommes instruits et des ouvriers de toute espèce, pour apprendre aux nations sauvages à se nourrir, à se vétir, à se loger, à se défendre, et à pardonner à leurs ennemis : voilà des projets dignes de nous ; notre prix sera dans le travail même ; et si nous sommes marchands, il existe un Dieu pour nous récompenser. Comme un individu regorgeant de superflu doit, non attendre, mais chercher l’individu manquant du nécessaire, une nation qui se trouve dans l’abondance, doit porter des secours aux nations pauvres ; un seul bienfait vaut mieux que cent victoires.