Page:Bacon - Œuvres, tome 11.djvu/407

Cette page n’a pas encore été corrigée

ensuite peu à peu les régions plus basses. Ce peuple sauvage et grossier, n’étant nullement comparable à Noé et à ses enfans, qui étoient une famille choisie dans tout l’univers, ils ne purent laisser à leur postérité des arts, des sciences, des connoissances, de l’urbanité, etc. Sur ces montagnes, où ils firent d’abord leur demeure et où régnoit un froid rigoureux, ils n’eurent d’abord d’autres vêtemens que des peaux de tigres, d’ours, de chèvres à longs poils, etc. les seuls qu’ils pussent trouver dans ces lieux élevés. Puis, lorsqu’ils descendirent dans les vallées et les plaines, où régnoient des chaleurs insupportables, ne sachant pas encore se faire des vêtemens plus légers, ils furent forcés d’aller nus ; et ils en contractèrent l’habitude, qui existe encore aujourd’hui parmi leurs descendans. Ils aimoient seulement à se parer de plumes éclatantes ; goûts qu’ils tenoient de leurs ancêtres, qui furent excités à préférer ce genre d’ornement à tout autre, par la vue de cette multitude infinie d’oi-