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ble), qu’il y a trois mille ans, ou un peu plus, on entreprenoit des navigations de très long cours, plus fréquemment et avec plus de courage qu’aujourd’hui même. Ne croyez pas toutefois que j’ignore les grands accroissemens que l’art de la navigation a pris dans vos contrées, depuis environ cent vingt ans ; je sais parfaitement tout cela, et cependant je dis qu’alors il étoit porté à un plus haut degré : soit que l’exemple de cette arche qui, durant le déluge universel, avoit sauvé les débris du genre humain, eût inspiré aux hommes assez de confiance pour se hazarder sur les mers, soit par toute autre cause, quoi qu’il en puisse être, le fait est certain. Les Phéniciens, entre autres, et sur-tout les Tyriens, avoient alors de nombreuses et puissantes flottes : il en étoit de même des Carthaginois, une de leurs colonies, quoique leur ville principale fût située plus à l’ouest. Quant aux contrées orientales, les Égyptiens et les habitans de la Palestine étoient aussi grands navigateurs. Il