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tions que nous venons de nous proposer, il en est, je l’avoue, auxquelles il nous sera impossible de faire des réponses satisfaisantes, vu le petit nombre d’observations que nous avons sur ce sujet ; mais il en est de ces recherches comme de l’instruction d’un procès : un habile jurisconsulte, après avoir mûrement considéré la nature et les besoins de la cause, sait bien à peu près quel genre de question il doit faire aux témoins ; mais il ne peut savoir d’avance ce que ces témoins répondront. Nous sommes dans le même cas relativement à l’histoire naturelle, nous savons assez de quoi il faudroit être instruit ; mais ce qu’il faudroit savoir, pour l’être complètement, nous ne le savons pas. La postérité, sans doute plus instruite sur ce sujet, sera en état de répondre complètement à ces questions auxquelles nous ne pouvons encore satisfaire[1].

  1. Il est un art supérieur à celui de résoudre des questions déjà proposées, et dont une infinité