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20. Dans les vapeurs il y a deux choses à considérer : savoir, leur quantité

    jour et celle de la nuit est beaucoup plus grande à St. Domingue, qu’elle ne l’est en France : ce dont je me suis assuré par mes propres observations, moi qui, étant chargé de faire presque tous les recouvremens, et ne faisant qu’aller et revenir du vaisseau à Galifet, à Limonade, à Jaquezy, à Caracol et au Fort-Dauphin (soit dans les canots, soit dans des acons), étois obligé de me munir, pour la nuit, d’une redingote de grosse pluche, qui m’avoit servi, l’année précédente, en traversant la banquise de Terre-Neuve. Or, à St. Domingue, les vents sont beaucoup plus fréquens qu’ils ne le sont en France, puisqu’on y a tous les jours (presque sans exception) deux brises, savoir, celle de terre, durant la nuit, et celle de dehors, durant le jour, les calmes y étant beaucoup moins longs qu’ils ne le sont en France, surtout durant les grandes gelées et les grandes chaleurs. De ces deux faits, et de ceux que l’auteur vient de citer pour exemples, il semble qu’on puisse conclure avec certitude que la source la plus féconde et la plus commune des vents est la différence entre la température du jour et celle de la nuit, ou, ce qui est la même chose, la succession alternative de la dilatation diurne et de la contraction nocturne, de l’air atmosphérique.