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exotiques (étrangers, venus d’ailleurs), je veux dire qu’ils se sont formés, ou dans le lieu même où ils se font sentir, ou ailleurs. Car les vents, semblables à des négocians qui font le commerce en grand, rassemblant d’abord les vapeurs sous la forme de nuages, dans certaines contrées, les importent ensuite dans d’autres contrées, d’où ils exportent d’autres vapeurs, dont se forment d’autres vents qui se portent quelquefois dans les lieux mêmes d’où les premiers étoient venus ; chaque contrée, par une sorte d’échange, rendant ainsi aux autres l’équivalent de ce qu’elle en a reçu : mais traitons d’abord des vents natifs, de ceux, dis-je, qui se sont formés dans le lieu même où ils soufflent : car, ces vents mêmes qui viennent d’ailleurs, peuvent aussi être qualifiés de natifs ; ils l’étoient du moins dans les lieux où ils se sont formés. Ainsi, les origines locales des vents peuvent se réduire à trois : ou ils transpirent et jaillissent, pour ainsi dire, du sein de la terre, ou ils sont précipi-