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pe des deux natures ; savoir de la nature de la flamme et de celle de l’air ; de même que ses deux alimens sont l’huile qui est analogue à la flamme, et

    tie, puisque de tous les corps tangibles, placés de la surface du globe, l’eau est celui qui a le plus de volume et de masse. De là peut-être cette équivoque qui, depuis quelques années, semble faire illusion aux chymistes. À la longue ils découvriront autant de substances aériformes qu’ils connoissent aujourd’hui de corps tangibles (solides ou liquides) à la surface de la terre ; et cela duit être. Mais les corps, solides ou liquides, ne sont pas plus composés de ces substances aériformes, que ces substances aériformes ne sont composées de ces corps tangibles ; comme la glace n’est pas plus composée d’une eau consolidée, que l’eau n’est composée d’une glace fondue ; la vérité est que ces différentes espèces de matières peuvent être successivement au moins dans quatre états différens ; savoir, ceux de solide, de liquide, de vapeur visible, et de substance aériforme. Or, aucun de ces états n’étant fixe, on n’a aucune raison pour ramener le tout à l’un de ces états plutôt qu’à l’autre. Mais, comme nous sommes naturellement portés à ramener les choses que nous connoissons le moins à celles que nous connoissons