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dans l’air ambiant, il est certain que toutes les substances très ténues, qui sont toujours très mobiles, sont aussi très disposées à se porter vers les substances analogues et environnantes ; comme une bulle d’eau se porte vers une autre bulle d’eau ; une flamme vers une autre flamme ; tendance toutefois beaucoup plus forte et plus marquée dans l’émission de cet esprit qui se répand dans l’air ambiant, parce qu’alors il ne se porte pas simplement vers une très petite portion d’une substance analogue à la sienne ; mais même en quelque manière, vers la masse ou la sphère de ses congénères. Au reste, il est bon d’observer en passant que cette émission de l’esprit, ce mouvement, dis-je, par lequel il se porte dans l’air environnant, est produit par une double cause ; savoir, la tendance de cet esprit même, et celle de l’air extérieur ; l’air commun qui est, pour ainsi dire, dans un état d’indigence, se saisissant, avec une sorte d’avidité, de tout ce qu’il trouve à sa por-