Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/412

Cette page n’a pas encore été corrigée

sauts[1]. On observe aussi que le cœur de certains animaux, quoique séparé du corps, palpite assez long-temps[2]. Je me souviens même d’avoir vu le cœur d’un homme auquel on avoit arraché les entrailles (genre de supplice décerné contre les traîtres en Angleterre), d’avoir vu, dis-je, ce cœur, après qu’on l’eût jeté au feu, sauter plusieurs fois, d’abord à la hauteur d’un pied et demi, hauteur qui ensuite alla en décroissant peu à peu ; ce qui dura, autant que nous pouvons nous en souvenir, sept à huit minutes. Une relation très ancienne, mais digne de foi, nous apprend qu’on entendit mugir un bœuf après qu’on l’eût immolé dans un sacrifice, et qu’on lui eût ôté les entrailles. Mais nous connoissons un fait du même genre, plus récent, plus certain, et relatif à un homme qui avoit

  1. On les voit même quelquefois marcher et faire deux ou trois tours.
  2. Celui d’une grenouille bat encore pendant quelques minutes.