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31. Lorsqu’on coupe par morceaux des anguilles, des serpens ou certains insectes, toutes ces parties font encore quelques mouvemens, elles frétillent, elles palpitent, ce qui a fait croire aux gens peu instruits que ces parties cherchent à se rejoindre[1]. On sait également que certains oiseaux, après l’amputation de la tête, font encore quelques

    visiter, s’est ainsi assise ; et comme l’esprit du malade est en partie aliéné, il croit voir ce qu’il ne fait qu’imaginer et se rappeler. D’autres sujets, le jour même de leur mort, se sentent beaucoup mieux, le disent, font des projets et veulent se lever. D’autres encore font des prédictions, et quelquefois avec assez de justesse.

  1. Ce seroit toutefois une expérience à tenter ; il faudroit couper en deux parties seulement une anguille, une couleuvre, ou un ver de terre ; profiter de son gluten naturel, pour recoller ses deux parties, et voir ce qui en résulteroit. Il est très probable que les deux moitiés ne se rejoindroient pas ; mais il est très certain qu’une probabilité n’est point une preuve, et que ce qui est très probable, est quelquefois très faux. Ainsi les meilleures preuves, sur ce point comme sur tant d’autres, ce sont des épreuves, des essais réitérés.