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pas nécessaire qu’ils aient une affinité très grande et très sensible avec sa substance ; mais il suffit qu’ils soient de telle nature, tellement préparés et pris dans telles circonstances, que l’esprit vital puisse les travailler suffisamment pour opérer la concoction : car la mèche d’un flambeau ou d’une bougie ne suffiroit pas pour entretenir la flamme, si elle n’étoit enduite de cire, et l’homme ne peut se nourrir d’herbes seules. C’est de cette cause même que dérive cette lente consomption, qui est l’effet de la vieillesse ; quoiqu’alors il y ait encore assez de chair et de sang, néanmoins les esprits vitaux sont en si petite quantité et si foibles, les solides et les fluides sont tellement privés d’humor, et ont acquis une telle consistance, que la proportion des uns et des autres ne suffit plus pour opérer l’alimentation.

28. Résumons tout ce que nous venons de dire, et calculons, pour ainsi dire, ces besoins ou ces déficits, selon le cours ordinaire de la nature. Les esprits ont be-