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destinées à être appliquées extérieurement ; alors, au contraire, plus elles sont analogues à celle du corps humain, plus elles agissent puissamment, en vertu de cette corrélation, et de cette affinité même.

11. Si nous devons en croire d’anciennes relations, le bain de sang, tiré des enfans, est un remède souverain pour la lèpre, et peut même rétablir des chairs déjà corrompues. L’histoire parle de plusieurs souverains, accusés par le peuple d’avoir employé cet horrible remède, et devenus, par cette prévention, fondée ou non, un objet d’exécration[1].

  1. Il y eut à Paris, en 1752, une émeute occasionnée par une prévention aussi extravagante, quoiqu’à la rigueur il ne soit pas impossible que telle sang-sue qui pompe le sang des pères, se baigne dans celui des enfans.

    Quoi qu’il en soit, certaines substances tirées du corps humain sont curatives dans une infinité de cas. Je connois une personne qui a guéri des hémorroïdes effrayantes, à l’aide de ses propres excrémens, enveloppés dans un linge très fin, très