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trop longues et accompagnées d’inquiétude ; enfin, les maladies qui ont un caractère de malignité, ainsi que les douleurs vives et de longue durée ; enfin, toutes les sensations pénibles et les vexations que le corps peut éprouver, soit intérieurement, soit extérieurement : toutes choses qu’on doit (autant qu’il est possible, et suivant le conseil des médecins mêmes les moins habiles) éviter avec le plus grand soin.

92. Il est deux choses qui affectent agréablement les esprits ; savoir : l’habitude et la nouveauté, ou le changement. Or, rien ne contribue autant à conserver toute la vigueur des esprits, que la double attention de ne point user des choses familières jusqu’à s’en rassasier, et d’attendre, pour jouir des choses nouvelles, que cette sorte d’appétit qu’elles excitent naturellement, ait une certaine force et une certaine vivacité. Ainsi il faut avoir soin de rompre ses habitudes avant qu’elles amènent le dégoût, et de réprimer d’abord son goût pour la nouveauté, afin