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fût un peu moins strict, moins amortissant, et un peu plus doux, si toutefois il étoit constant, uniforme, et toujours à peu près le même, il ne laisseroit pas de produire encore le même effet, et de mener à notre but : ce qui nous paroît d’autant plus probable, qu’on observe à peu près la même différence dans les flammes ; car on voit qu’une flamme un peu grande, mais ayant toujours le même volume et la même force, consume moins vite son aliment, qu’une flamme plus petite, mais agitée et variant fréquemment, relativement à son volume et à sa force : c’est ce dont on a vu un exemple sensible dans les étonnans effets du régime du Vénitien Cornaro, qui, en s’astreignant, durant tant d’années, à la même quantité d’alimens solides et liquides, très exactement pesés, parvint à la centième année, en conservant tous ses sens et la plus grande partie de ses forces.

72. Un autre précepte non moins essentiel, est que les sujets dont le régime est plus large, et la nourriture plus abon-