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me habituel, peuvent ainsi contribuer puissamment à la prolongation de la vie. On prétend qu’un certain pharmacien, de Calicut, en faisant grand usage d’ambre gris, vécut cent soixante ans ; que les grands, en Barbarie, doivent aussi à l’usage continuel qu’ils font de cette substance, une vie très longue, quoique le peuple de ces mêmes contrées soit peu vivace ; enfin, que nos ancêtres, qui vivoient plus long-temps que nous, faisoient un grand usage du safran dans des gâteaux, dans des bouillons, des ragoûts, etc. En voilà assez sur les moyens de condenser les esprits par la voie des opiats et des substances analogues.

38. Quant au second des moyens tendant au même but ; savoir, le froid, nous devons observer d’abord que la condensation est l’effet propre et direct du froid ; et alors la cause qui produit cet effet souhaité, n’ayant aucun caractère de malignité, rien de nuisible, cette voie est, en conséquence, plus sûre que celle des opiats. Il est vrai que ce moyen, si on