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ficilement. Il est vrai que l’usage du tabac rend le corps plus agile, diminue la lassitude et dissipe l’ennui. Mais on croit communément qu’il produit cet effet en vertu de sa qualité apéritive, et en tirant les humeurs. On doit plutôt l’attribuer à la propriété qu’il a de condenser les esprits ; car c’est une sorte de jusquiame, et pris en trop grande quantité, il trouble le jugement, et enivre comme les opiats.

28. Parmi les humeurs qui se forment dans le corps humain, il en est qu’on peut regarder comme des opiats naturels, et qui produisent des effets analogues à ceux dont nous venons de parler. C’est ce qui a lieu, par exemple, dans certaines espèces de mélancolies ; aussi, ceux qui en sont atteints, sont-ils très vivaces.

29. Les opiats (qualifiés aussi de narcotiques et de médicamens stupéfians) sont des substances simples et extraites des végétaux : de ce genre sont d’abord l’opium même, qui, après tout, n’est au-