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mortel à qui les voies de la nature seroient inconnues, pourroit-il prévenir son action, ralentir sa marche, et quelquefois même la faire rétrograder ?

Ainsi la recherche actuelle a deux objets principaux : l’un est la consomption du corps humain, ou l’action déprédatrice exercée sur sa substance ; l’autre est sa réparation ou réfection ; deux effets que nous envisagerons en vue d’empêcher l’un, autant du moins qu’il sera possible, et de renforcer l’autre. Or, le premier de ces deux effets doit être attribué et rapporté principalement à l’action combinée de l’esprit et de l’air extérieur ; les deux agens qui exercent ces déprédations dont nous parlons, Le second se rapporte à tout l’appareil d’instrumens et de mouvemens nécessaires pour l’alimentation ; d’où résulte la réparation. La première partie de cette double recherche, je veux dire celle qui a pour objet la consomption, est, à bien des égards, commune aux corps animés et aux corps inanimés. Car tous ces effets, que l’esprit