Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/194

Cette page n’a pas encore été corrigée

que d’idées grandes, élevées, et un peu vagues, sur l’infini, sur les astres, sur les vertus héroïques, et autres sujets de ce genre, telles que celles de Démocrite, de Philolaüs, de Xenophane, des anciens astronomes et des Stoïciens. Il en faut dire autant de ces philosophies, moins profondes et moins creuses, qui, au lieu de s’épuiser dans des recherches difficiles, ne prenant pour base que les principes du sens commun et les opinions vulgaires, se contentoient de soutenir paisiblement le pour et le contre ; telles étoient celles de Carnéade et des académiciens, auxquels il faut joindre les rhéteurs et les grammairiens[1]. Au contraire, ces phi-

  1. Et pour tout dire, en un seul mot, les philologues ou philologistes. Le scepticisme et la philosophie académique, dont il n’est que l’exagération, accommodoient fort tout philosophe qui ne vouloit que babiller ; en permettant de douter de tout, et de défendre alternativement le pour et le contre, ils doubloient tous les volumes : mais notre auteur, ni dans ce passage, ni dans aucun autre, n’a bien saisi le véritable esprit des trois grandes