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mais de pensécs agréables par leur variété, leur vague liberté, leur incohérence, et quelquefois par leur frivolité même[1]. Ils vivent à leur fantaisie, disposant de tout leur temps et de toute leur personne ; ne se livrant qu’à un travail de leur choix et à des occupations de leur goût ; vivant le plus souvent avec des jeunes gens dont la vivacité et la gaieté naturelle, se communiquant à eux, les rajeunit sans cesse. Il est toutefois, par rapport à la durée de la vie, une distinction à faire entre les différentes espèces de philosophies ; par exemple, les philosophies un peu superstitieuses, et occupées de sublimes contemplations, comme celles de Pythagore et de Platon, sont les plus salutaires. Il en est de même de celles qui, embrassant dans leurs conceptions l’immense variété de la nature, n’étoient composées

  1. Car personne n’ignore que les gens de lettres n’ont jamais de vanité, et que cette vanité, s’ils en ont une, n’est jamais humiliée ; j’ai voulu dire, rassasiée.