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les observances prescrites, des pénitences, des expiations ; toutes causes qui peuvent contribuer puissamnent à la prolongation de la vie. Si l’on y joint ce régime austère dont nous avons parlé, régime qui, en affermissant et durcissant toute l’habitude du corps, fait aussi que les esprits sont toujours moins exaltés qu’ils ne le seroient naturellement, il n’est pas étonnant que des individus qui vivent ainsi puissent fournir une très longue carrière. Or, tel étoit le genre de vie de Paul, hermite, de Simeon, stylite, qui passa une partie de sa vie sur une colonne ; et d’une infinité de moines du désert, ou d’anachorètes.

48. Un autre genre de vie très analogue au précédent, c’est celui des gens de lettres, des philosophes et des grammairiens. Ils jouissent d’un doux loisir, toujours occupés de pensées qui, n’ayant aucune relation avec les intérêts ordinaires de la vie, n’ont rien de corrosif, comme ces pensées affligeantes dont les autres hommes sont perpétuellement rongés ;