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avoient fort mal approfondi ce sujet ; car le corps de l’animal, durant l’adolescence et la jeunesse, se répare complètement et dans toutes ses parties. Nous devons dire même que la quantité de matière de ces parties va en augmentant, et leur qualité, en s’améliorant de plus en plus, pendant un certain temps ; ensorte que, par rapport à la matière, la réparation pourroit être éternelle, si le mode de cette réparation étoit toujours le même ; mais la vérité est qu’elle devient de plus en plus défectueuse ; dès l’âge où le corps commence à s’affoiblir, cette réparation n’est rien moins qu’uniforme, certaines parties réparant assez bien leurs pertes, tandis que d’autres ne réparent les leurs que difficilement et incomplètement ; déchet qui va toujours en augmentant ; en sorte que, dès cette époque, le corps humain commence à subir une espèce de supplice semblable à celui de Mézence, les parties vivantes mourant par leurs embrassemens avec les parties mortes ; je veux dire que les parties les plus répa-