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Un régime plus large et plus libre, procurant au corps une nourriture plus abondante, répare aussi plus complètement ses pertes continuelles ; mais le régime moyen ne produit ni l’un ni l’autre de ces deux effets ; ce qui n’est qu’une conséquence de ce double principe : lorsque les extrêmes sont nuisibles, le milieu est salutaire ; mais, lorsque les extrêmes sont avantageux, le milieu est sans effet. Quoi qu’il en soit, lorsqu’on mange fort peu, il faut aussi dormir très peu, de peur qu’un sommeil trop long ou trop fréquent ne comprime excessivement et ne suffoque les esprits ; faire peu d’exercice, de peur qu’ils ne s’exhalent et ne se dissipent ; enfin, s’abstenir presque toujours du plaisir de la génération, de peur qu’ils ne s’épuisent. Au contraire, si l’on mange beaucoup, il faut aussi dormir

    égard a aussi ses inconvéniens. Le jeûne fréquent préserve de toute maladie ; mais il use et fait vieillir promptement, parce qu’il dessèche et raccornit toute l’habitude du corps.