Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pire qu’à l’éternité, quelques années de plus sont à peine un véritable gain. Cependant une plus longue vie étant aussi un moyen de pratiquer plus long-temps la vertu, un tel avantage, aux yeux mêmes d’un chrétien, n’est rien moins que méprisable. Enfin, il ne seroit pas difficile de prouver, par des exemples tirés de l’ancien et du nouveau testament, qu’une vie très longue ayant été accordée à de saints personnages, à titre de récompense, peut par conséquent être regardée comme le premier des biens. Mais comment parvenir à ce but ? Cette seconde question n’est pas aussi facile à résoudre que la première ; et elle l’est d’autant moins, que, pour l’éclaircir, il faut d’abord détruire les préventions produites par ces principes faux et ces règles trop vantées sur lesquelles on se fonde ordinairement ; car toutes ces assertions du troupeau des médecins, sur l’humide radical et sur la chaleur naturelle, ne sont pas moins illusoires que séduisantes ; et les éloges excessifs donnés aux préservatifs ou médi-